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PLAIDOYER CONTRE MACARTATUS.


paiseront les mânes de leurs parens morts, a des jours marqués, par des offrandes’faites suivant les rits ordinaires [lo].

Vous entendez, Athéniens, que le dieu, dans son oracle, s’accorde avec Solon dans ses lois^ en ordonnant aux parens d’appaiser les mânes de leurs parens morts à des jours marqués. Mais Théopompé et Macartatus ne s’embarrassant, ni des lois, ni de l’oracle, n’ont songé qu’à retenir ce qui ne leur appartient pas, et à se plaindre qu’ayant déjà possédé long— temps notre succession, nous ne leur intentons procès qu’aujourd’hui. Pour moi, j’aurais cru qu’un usurpateur du bien d’autrui, au lieu de se plaindre de l’avoir possédé long-temps, devait savoir gré à la fortune plutôt qu’à nous, de ce qu’il est intervenu beaucoup de délais nécessaires, qui sont cause que nous ne plaidons contre eux qu’aujourd’hui. Tels sont donc nos adversaires ; ils ne s’embarrassent, ni de laisser éteindre la branche d’Hagnias, ni d’enfreindre les lois dans les autres points. Parmi une foule de démarches irrégulières de leur part que je pourrais rapporter et que je supprime, voici, j’en atteste Jupiter et les autres dieux, voici la plus criminelle, la plus illégale, celle qui montre le plus que l’intérêt seul les occupe et les domine. Dès que Théopompe, qui nous disputait la succession d’Hagnias, l’eut obtenue de la manière que je vous ai dit, il fit