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PLAIDOYER CONTRE MACARTATUS.


donnances. On va en être convaincu par la lecture de la loi. Greffier , lisez la loi.

Loi.

Quiconque, sur le territoire d'Athènes, même dans son propre héritage, arrachera des oliviers , si ce n'est pour la construction d'un temple public, soit dans la ville , soit dans un bourg, ou pour son usage , deux seulement par an, ou pour les funérailles d'un mort, paiera au trésor cent drachmes par olivier, et la dixième partie de cette amende sera pour Minerve. Il paiera aussi cent drachmes par olivier au particulier qui l'aura cité en justice. La cause sera portée devant les juges qui connaissent de ces délits. L'accusateur déposera une somme pour sa part. Si l'accusé est condamné, ceux qui l'auront jugé, feront inscrire son nom sur les registres des trésoriers de l'état ou de Minerve , pour la partie de l'amende qui doit retenir a l'état ou à Minerve. S'ils ne le font pas , ils seront condamnés à payer eux-mêmes.

Telle est la sévérité de la loi. Réfléchissez , Athéniens, sur la conduite de nos adversaires, et figurez-vous ce que nous avons dû souffrir, par le passé, de l'insolence de gens qui ont bravé les tribunaux d'une république aussi puissante , qui ont bravé vos lois , qui, contre la défense de ces lois, ont ravagé et défiguré , avec si peu de ménagement, les terres laissées par Hagnias. Ce qu'ils ont fait, la loi défend de le faire sur son propre héritage : mais ils s’embarrassent beaucoup d’obéir à vos lois ou de laisser éteindre la branche d’Hagnias !

Je vais vous dire un mot de moi personnellement, et vous montrer que, bien différent d’eux, je me suis occupé de la branche d’Hagnias, et que j’ai eu à cœur de ne pas la laisser éteindre : car je suis moi-même de la famille de Busélus. Callistrate, fils d’Eubulide, petit-fils de Busélus, a épousé une petite fille d’Habron, fils de Busélus. De la petite-fille d’Habron et de Callistrate, son neveu, est née ma mère. J’ai épousé la mère du jeune Eubulide, que j’ai revendiquée : j’en ai eu quatre fils et une fille. J’ai appelé Sosias le premier de mes fils ; c’était le nom de mon père » que j’ai dû faire revivre dans mon aîné. J’ai donné au second le nom d’Eubulide, qui était celui de son aïeul maternel. J’ai nommé le troisième Ménesthée : Ménesthée était aussi parent de mon épouse. J ai donné au dernier le nom de Callistrate ; c’était le nom du père de ma mère. En outre, je n ai pas marié ma fille à un étranger, mais au fils de mon frère, afin que, s’ils vivent eux et leurs enfans,