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ŒUVRES


DE DÉMOSTHÈNE


SOMMAIRE


DU PLAIDOYER


CONTRE SPUDIAS.


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Un citoyen d’Athènes, nommé Polyeucte, avait deux filles ; il donna la plus jeune d’abord à Léocrate, et ensuite à Spudias ; il maria l’aînée à celui qui plaide contre Spudias, avec une dot à chacune de quarante mines. Il ne remit que trente mines au mari de son aînée, et se reconnut son débiteur pour le reste. Avant de mourir, il lui engagea la maison pour les dix mines dont il lui était redevable. Lorsqu’il fut mort, laissant sa succession à partager également entre ses deux filles, Spudias voulait que la maison entrât dans le partage ; celui qui plaide, veut qu’on lui tienne compte des dix mines ; il prétend que Polyeucte lui devait cette somme, et qu’il s’est reconnu son débiteur avant de mourir. Il le prouve par des dépositions de témoins, par la conduite et par les propres aveux de Spudias ; il prouve, par les mêmes moyens, que Spudias était redevable à la· succession, de plusieurs sommes et effets qu’il devait rapporter. Il refute, sur tous les articles, quelques objections de l’adversaire, et exhorte les juges à ne pas se laisser tromper par les mensonges d’un homme qui n’a point voulu s’en rapporter à des amis communs, lesquels, étant instruits de tout, auraient prononcé avec connaissance ;


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