Page:Désaugiers - Chansons choisies, 1861.djvu/58

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Où s’égorgent deux adversaires
Qu’un seul mot souvent courrouça.
Mais ces querelles passagères
Qui se vident avec les verres,
        Parlez-moi d’ ça.

        Ne m’ parlez pas
        De ces pieds-plats
Tout fiers du brillant équipage
Où leur bassesse les plaça ;
Mais l’or devient-il l’apanage
Ou du génie ou du courage,
        Parlez-moi d’ ça.

        Ne m’ parlez pas
        De ce fatras
Qui de la fange du Parnasse
Sortit et nous éclaboussa.
Mais ces vers dont l’esprit, la grâce
Font revivre Tibulle, Horace…
        Parlez-moi d’ ça.

        Ne m’ parlez pas
        De ces prélats
Qui ne chantent que patenôtres
Et que la paresse engraissa ;
Mais ces abbés, joyeux apôtres,
Scarron, Chaulieu, Bernis et d’autres…
Parlez-moi d’ ça.

        Ne m’ parlez pas
        De l’embarras
Qui suit une fortune immense,
Que bien ou mal on amassa ;