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Page:Désaugiers - Chansons choisies, 1861.djvu/82

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Mais la vie est un jardin
Où l’homme épris d’une rose,
N’y peut toucher que soudain
Un peu de sang ne l’arrose.
Mourons, etc.

Mais, hélas ! si nous mourons,
De vingt minois pleins de charmes
Les yeux que nous adorons
Vont s’éteindre dans les larmes…
Vivons, etc.

Mais si nous vivons, hélas !
Nous risquons de voir nos belles
Tôt ou tard en d’autres bras
Porter leurs flammes fidèles…
Mourons, etc.

Eh quoi ! mourir dans leurs fers !
Elles seraient trop contentes…
Et croyons-nous aux enfers
En trouver de plus constantes ?
Vivons, etc.

Là-bas pourtant nous verrions
Les Racines, les Molières,
Les Panards, les Crébillons,
Qu’ici nous ne voyons guères…
Mourons, etc.

Ce parti, fort bon d’ailleurs,
N’est pourtant pas des plus sages…
Nous verrions ces grands auteurs,
Mais verrions-nous leurs ouvrages ?
Vivons, etc.