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Page:Désaugiers - Chansons choisies, 1861.djvu/85

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Le matin cernent ma maison ;
À moi, bouteille et chanson !

Hai ! hai ! hai ! la goutte ennemie
Vient m’ordonner l’eau pour boisson,
À moi (bis), carafe et raison !
La voilà, je crois, endormie…
Adieu tisane, adieu poison ;
À moi, bouteille et chanson !

L’heure à mon poste me rappelle,
Il faut regagner ma prison.
À moi (bis), carafe et raison !
Mais en route un ami fidèle
M’invite à monter chez Grignon ;
À moi, bouteille et chanson !

Sur moi pourtant prompt à descendre,
L’hiver déjà me rend grison,
À moi (bis), carafe et raison !
Que dis-je ? ah ! plutôt pour défendre
Mes sens de son triste frisson,
À moi, bouteille et chanson !

Gilbert fut vieux dans sa jeunesse,
Pour avoir dit, nouveau Caton :
À moi (bis), carafe et raison !
Laujon fut jeune en sa vieillesse,
Pour avoir dit, nouveau Piron :
À moi, bouteille et chanson.

Tristes pédants que rien n’enivre.
Chantez d’un débile poumon :
À moi (bis), carafe et raison !