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Page:Désaugiers - Chansons et poésies diverses de Désaugiers, 1842.djvu/431

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DE DÉSAUGIERS.

Chantre naïf du plus doux sentiment,
Tu le peins comme tu l’inspires.

J’avais vu fuir avec douleur
Cette tendre mélancolie,
Ce vague heureux, premier bonheur
Et premier besoin de la vie.
Je pleurais ce prisme enchanté
Par qui tout plaît, tout se colore,
Mais je t’écoute, et mon cœur agité
Te doit une seconde aurore.

De l’amour les brûlants désirs
À ta voix échauffent mes veines ;
Tu fais envier ses plaisirs,
Et tu fais regretter ses peines.
On voit renaître sous tes doigts
La muse dont Lesbos s’honore,
Et chaque son de ton luth, de ta voix,
Nous dit : Sapho respire encore !


LE PILIER DE CAFÉ.

Air de la Lithographie.


À Paris, messieurs et dames,
Quel est le sort, dites-moi,
Des gens comme moi sans femmes,
Sans fortune et sans emploi ?
Sur les places musarder,
Sur les quais baguenauder ;
Mais on sait que ce métier
N’enrichit que le bottier.
Moi, j’ai pris une méthode
Bien plus conforme à mon goût ;
Elle est douce, elle est commode,
Économique surtout :
Il existe par milliers
Des réduits hospitaliers,
Refuges des désœuvrés
Et des marchands retirés…