Page:Désaugiers - Chansons et poésies diverses de Désaugiers, 1842.djvu/66

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Auprès d’un vieux millionnaire
Qui va dicter son testament,
Le Jean qui rit est en arrière,
Le Jean qui pleure est en avant ;
Jusqu’à ce que le vieillard meure
Il reste au chevet de son lit ;
Est-il mort, adieu Jean qui pleure ;
On ne voit plus que Jean qui rit.

Professeurs dans l’art de bien vivre,
Dispensateurs de la santé,
Vous que ne cessent pas de suivre
Et l’appétit et la gaîté,
Ma chanson est inférieure
À tout ce qu’on a déjà dit,
Et je vais être Jean qui pleure
Si vous n’êtes pas Jean qui rit.


V’LÀ C’ QUE C’EST QUE L’ CARNAVAL.



Momus agite ses grelots,
Comus allume ses fourneaux,
Bacchus s’enivre sur sa tonne,
Pallas déraisonne,
Apollon détonne ;
Trouble divin, bruit infernal…
V’là c’ que c’est que l’ Carnaval.

Au lever du soleil on dort,
Au lever de la lune on sort ;
L’époux, bien calme et bien fidèle,
Laisse aller sa belle
Où l’amour l’appelle :
L’un est au lit, l’autre est au bal…
V’là c’ que c’est que l’ Carnaval.

Carrosses pleins vont par milliers,
Regorgeant dans tous les quartiers ;