Page:Désaugiers - Chansons et poésies diverses de Désaugiers, 1842.djvu/68

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Et, la ronde faite,
On tue, on mange l’animal…
V’là c’ que c’est que l’ Carnaval.

Quand on a bien ri, bien couru,
Bien chanté, bien mangé, bien bu,
Mars d’un fripier reprend l’enseigne,
Pluton son empeigne,
Junon son peigne ;
Tout rentre en place, et bien ou mal…
V’là c’ que c’est que l’ Carnaval.


LE CARÊME.


Air : Mon père était pot.


Puisqu’on s’exerce plus gaîment
Sur un sujet qu’on aime,
Devrait-on forcer un gourmand
À chanter le Carême[1] ?
Mais tant bien que mal,
Il faut du journal
En tout point suivre l’ordre.
Puisse mon sujet,
Tout maigre qu’il est,
Me donner de quoi mordre !

Adieu, pâtés et saucissons !
En ces jours d’abstinence,
Ce n’est, hélas ! que de poissons
Que se nourrit la France.
Pour que le péché
Dont il s’est taché
S’efface de lui-même,
Vous voyez qu’il faut
Que le vrai dévot
Pêche tout le Carême.

  1. Ce mot avait été donné à l’auteur.