Page:Désorgues - Chant funèbre, en l’honneur des guerriers morts à la bataille de Marengo, 1799.djvu/13

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Pour des crimes imaginaires,
Ainsi la hache de Thémis,
Frappa la vieillesse des pères
Sur la jeunesse de leurs fils.
Ainsi l’épouse infortunée,
Avec le fruit de l’hymenée,
Périt en pleurant son époux ;
Et de sa dépouille opulente
Grossit la fortune sanglante
D’un tyran avide et jaloux.

Accourez, ombres éplorées,
Triomphez de ses attentats,
Et de vos mains désespérées
Signez l’arrêt de son trépas ;
Némésis pour punir ses crimes,
Le traîne au char de ses victimes,
Et vous rappelle des tombeaux ;
Armez-vous de tous vos supplices,
Et l’immolant sur ses complices,
Repaissez-vous de ses lambeaux.

C’en est fait, d’un monstre farouche
Le glaive a puni la fureur ;
La liberté fut dans sa bouche,
Le despotisme dans son cœur.
Des lois ! Ô suprême puissance !
Il voulut asservir la France,
De ses complots quel est le fruit ?
Ils viennent à peine de naître,
L’aurore les voit disparaître
Avec les ombres de la nuit.