Page:Désorgues - Chant funèbre, en l’honneur des guerriers morts à la bataille de Marengo, 1799.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


HYMNE

À LA FRATERNITÉ.[1]

Separateur-13-Vaguelettes1
Separateur-13-Vaguelettes1


NOUS avons chanté la victoire,
À nos cœurs donnons un moment :
Quittons les scènes de la gloire,
Pour les plaisirs du sentiment.
Des rois, par nos faits héroïques,
Forçons les coupables remparts ;
Et par nos vertus domestiques,
Justifions nos étendarts.

chœur.

Parmi nos plus belles conquêtes
Plaçons la simple égalité ;
Jamais on ne goûta de fêtes,
Sans la douce fraternité.

Interprête de la nature,
Elle vient unir les humains.
Sa nudité fait sa parure,
L’olivier seul arme ses mains.
Sans être ému quel cœur farouche
La verrait marcher vers ces lieux,
Le baiser de paix sur la bouche,
Et le sourire dans les yeux ?

  1. Lorsque la fête de la Concorde vient étouffer les haines de tous les partis, et que chaque citoyen s’empresse de lui offrir son tribut, il est bien doux pour moi de lui consacrer un hymne, qui, dans un tems de discorde, contribua peut-être à verser dans les cœurs aigris ces sentimens d’amitié, auxquels les sons de Polymnie prêtèrent tant de charmes.