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Mais déjà l’airain de la gloire
A rassemblé tous nos héros :
Déjà dans Elbéquier la main de la victoire
Des tyrans de l’Égypte entasse les drapeaux,
Et confiant sa foudre aux filles de mémoire,
Elle vient du génie admirer les traveaux.
Ainsi qu’aux rives de l’Alphée
Dans ce Stade immortel ou des peintres rivaux,
Olympie étaloit les chefs-d’œuvres nouvaux,
De la Grèce éclatant trophée :
Tel au sein d’Elbéquier tous les arts réunis
Portent le tribut de leurs veilles,
Et son vaste contour de nos seconds Zeuxis
Offre les récentes merveilles.
Là, le pinceau fixant nos rapides succès,
De Mourad, d’Ibrahim peint la chute soudaine,
Le Nil s’embellissant des lauriers de la Seine,
Et de ses vieux palmiers couronnant les Français.
Que de faits éclatans retracés à la vue !
Que l’Arabe admira dans ces brillans essais.
D’un art nouveau pour lui l’éloquence imprévue !
Dans son illusion affrontant le hazards,
Il croit recommencer ces jeux sanglans de Mars,
Où sa valeur seconda nos Alcides,
Des ruines de Caïffa,
Il repaît ses regards avides,
Du siège d’Acre il vole au siège de Jaffa,