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SUR LES LOIS DE L’ÉQUILIBRE.

Au reste, comme cette seconde partie est destinée principalement à ceux qui, déjà instruits du calcul différentiel et intégral, se seront rendu familiers les principes établis dans la première, ou seront déjà exercés à la solution des problèmes connus et ordinaires de la mécanique, je dois avertir que, pour éviter les circonlocutions, je me suis souvent servi du terme obscur de force, et de quelques autres qu’on emploie communément quand on traite du mouvement des corps ; mais je n’ai jamais prétendu attacher à ces termes d’autres idées que celles qui résultent des principes que j’ai établis, soit dans ce discours, soit dans la première partie de ce traité.

Enfin, du même principe qui me conduit à la solution de tous les problèmes de dynamique, je déduis aussi plusieurs propriétés du centre de gravité, dont les unes sont entièrement nouvelles, les autres n’ont été prouvées jusqu’à présent que d’une manière vague et obscure ; et je termine l’ouvrage par une démonstration du principe appelé communément la conservation des forces vives.




EXPOSITION DU TRAITÉ DE L’ÉQUILIBRE, ET DU MOUVEMENT DES FLUIDES.




Les propriétés sensibles des corps qui nous environnent, ont entre elles des rapports plus ou moins marqués, dont la connaissance est presque toujours le terme prescrit à nos lumières, et doit être par conséquent notre principal objet dans l’étude de la physique. En vain l’expérience nous instruira-t-elle d’un grand nombre de faits : des vérités de cette espèce nous seront presque entièrement inutiles, si nous ne nous appliquons avec soin à en trouver la dépendance mutuelle, à saisir, autant qu’il est possible, le tronc principal qui les unit, à découvrir même, par leur moyen, d’autres faits plus cachés, et qui semblaient se dérober à nos recherches. Tel est le but que le physicien doit se proposer ; telles sont les vues par lesquelles il peut se montrer vraiment philosophe.

Ce petit nombre de réflexions suffit, ce me semble, pour