Page:D’Alembert - Œuvres complètes, éd. Belin, II.djvu/361

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE FLECHIER. 35t subsister. La famille encore existante de ce vertueux prélat convient du peu de fortune de ses aïeux ; mais elle assure qu’ils n’ont jamais fait le commerce, ayant toujours pris et porté le titre de noble homme. C'est aux généalogistes à nous apprendre le sens précis de cette expression, surtout dans certaines provinces. Nous nous en rapportons entièrement à eux sur ce sujet, ainsi que sur les titres produits par cette respectable famille. Il est au moins très-certain que la mère de Fléchier, sœur du général des doctrinaires, Hercule Audifret , était fille d’un marchand du Comtat; ne serait-il pas possible de tout concilier, en supposant que son mari, père de Fléchier, s’associa pour le commerce avec son beau-père, qui vraisemblablement était un commerçant peu aisé, puisqu’il maria sa fille à un homme sans fortune ?
Nous sommes bien éloignés de vouloir disputer à MM. Fléchier le titre de noble auquel ils prétendent; mais si nous rapportions en détail tout ce qui nous a été dit à ce sujet I, il en résulterait au moins qu'on ne peut nous accuser avec justice d’avoir cru trop légèrement les faits que nous avions d’abord avancés sur la naissance de l'évêque de Nîmes. Contents de nous être justifiés du reproche qu’on pourrait nous en faire, nous renvoyons nos lecteurs au témoignage des habitants du Comtat sur cette famille, qui d’ailleurs a si peu besoin de noblesse pour être illustre.


ÉLOGE DE DESPRÉAUX IM ICOLAS BoiLEAU Despréàux naquit le i*^’. novembre i636 , de Gilles Boilcau, greffier de la grand’chambre , et d’Anne de Nielle sa seconde femme. Sa famille était noble, ancienne même, et connue dès le quatorzième siècle (i). Aussi disail-il de l’évêque ’ On nous avait assure, i". quo le père de Fk-chier n’a pas pris la qnalitc’ de noble dans l’extrait baplislaire de tous ses enfans ; que Mc’nard en fait la remarque dans son Hisloire de lYîmes ; et que d’ailleurs le titre de noble est freriucnimcnt usurpe dans le Comtal par des p,ens qui ne sont pas gentils- honnnes ; 2". que Pillion -Curl, daiis son Nobiliaire du Comtat^ où il est très-indulgent sur la noblesse, ne ])arle poinl^ des Flccliier^ 3°. que, si Flé- chier, depuis evcque, avait ete gentilhomme, il n’aurait pas ^ii, i’rmploi dc- rop ;cant de secrétaire de M. Talon, aux t/rands jours d’Aiivcr£ ;ne ; ^^. que Pierre Fléchier, un des aïeux du prélat , ne piend aucune qualification dans son contrat de mariage, ni dans d’autres actes, et quil avait ete deruier consul de Pcrnes, ch.ircje occupée par le peuple (c’est l’expression dont on s’est servi) ^ 5". que Fléchier passait dans le pays pour fils ou petit-fils (fun marchand de chandelles, et que ce fait avait même ete imprime sans récla- mation. Voil ?» bien des titres pour notre apologie. ^ Ne le I". novembre ifij6 ; reçu le 3 juillet 1684, h la place de Claude Ra>in de Bczons, conseiller d’Etat • mort le ic mars 171 r.