Page:D’Alembert - Œuvres complètes, éd. Belin, IV.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chez de ce nombre le nombre sept qui est dans le texte latin, vous aurez le 26 mai pour le jour cherché. Cette règle s’étend à tous les mois en général ; elle est fondée sur cette raison, que le dernier de chaque mois s’appelle pridie, ou secundo calendas du mois suivant. Ainsi, le 31 de mai étant secundo calendas junias et le 30, tertio calendas junias, il est clair que, pour réduire le calcul des Romains au notre, il faut ajouter 2 au nombre des jours de notre mois.

Si le mois qui précède les calendes de celui dont il s’agit, avait seulement 30 jours, ou 28 comme février, ou 29 comme ce dernier mois dans les années bissextiles, il faudrait toujours ajouter 2 au nombre des jours de ce mois.

Par la même méthode, on réduira notre calcul à celui des anciens. Pour exprimer, par exemple, le 16 mars, on ajoutera 2 au nombre des jours de mars, qui est 31, ce qui donne 33 ; on en ôtera 16, ce qui donne 17, et l’on aura pour le 16 mars 17°. cal. apriles.

On peut faire aisément un calcul semblable pour les nones et les ides, en se souvenant, 1°. que les nones ne finissaient que le six pour les mois de mars, mai, juillet et octobre, et le quatre pour les autres ; 2°. que les ides étaient le quinze pour ces quatre mois, et le treize pour les autres ; 3°. que le calcul par 'calendes ne s’étend par conséquent que jusqu’au 15 ou au 13 du mois exclusivement, à compter de la fin du mois, et que le reste se compte par nones et par ides.

Ainsi le 3 de mars, par exemple, est 4°. nonas martias ; le 10 du même mois est 6°. martias, etc. Le 16 de mars sera 33 moins 16, ou 17°. calendas apriles. Le 14 de janvier, dont les ides sont le 13, sera de même 33 moins 14, ou 19°. calendas febr . etc.

On voit assez combien notre manière simple de compter les jours du mois, est préférable à la méthode compliquée des Romains. Cependant nous allons donner, d’après les remarques précédentes, une manière facile de compter les jours du mois romain, et de les rapporter aux nôtres, ou réciproquement.

D’abord on écrira de haut en bas, les uns sous les autres, suivant notre manière de compter, les chiffres du jour du mois, 1, 2, 3, etc., jusqu’au dernier jour inclusivement. Ensuite, remontant de bas en haut, et commençant par le dernier du mois, on écrira pridie (ou secundo) calendas (du mois suivant), et au dessus de pridie, en remontant, les chiffres 3°, 4°, 5°, etc., jusqu’au 14e du mois inclusivement, si les ides de ce mois sont le 13, et jusqu’au 16e du mois inclusivement, si les ides sont le 15 : au 13 ou 15, on mettra idus avec le nom du mois, martias, par exemple ; au dessus on écrira, en remontant de bas en haut, pridie idus, 5°, 4°, 5°, etc., jusqu’au 6 inclusivement, si les nones sont le 5, et jusqu’au 8, si les nones sont le 7 : au 5 ou au 7 on écrira nonas (du mois) ; au dessus on écrira, en remontant de bas en haut, pridie nonas, 3°, 4° ; etc., jusqu’au 2 du mois inclusivement, et au premier du mois on écrira calendas.