Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/125

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à la surface. Ce sont toujours des études sans suite, superficielles, énoncées dans des descriptions vagues, interminables, et où le désir d’expliquer tout avec des données incomplètes laisse le lecteur incertain ou aussi ignorant après qu’avant. Mieux valait peut-être encore les iconographes qui les ont précédés, et qui du moins, par la représentation des corps organisés fossiles et l’indication exacte du lieu d’où ils provenaient, laissaient dans l’esprit quelque chose de positif, et apportaient des matériaux utiles pour l’avenir. Mais motivons notre opinion sur le savant physicien et naturaliste génevois.

Lors de la première publication de ses Lettres physiques et morales sur les montagnes et sur l’histoire de la terre et de l’homme, adressées à la reine de la Grande-Bretagne[1], ouvrage dont le titre seul suffirait pour montrer l’incohérence des idées qu’il renferme, il semble que le mot géologie n’était pas encore employé pour exprimer la connaissance de la terre, car de Luc lui préfère celui de cosmologie, en faisant remarquer toutefois qu’il ne le prend point dans sa véritable acception de connaissance de l’univers.
1re lettre physique et morale

1778

L’histoire de la terre, dit-il plus loin (p. xx), est l’objet gééral que je traite, et, dans quelque vue qu’on l’étudie, on ne saurait en séparer l’histoire de l’homme, sans risquer de tomber dans l’erreur. C’est du moins ce qui m’a paru dans toutes mes recherches. J’ai trouvé entre ces deux histoires ses rapports qui m’ont frappé et très-souvent dirigé. »

Avec de telles prémisses, il était, on le conçoit, difficile que les conséquences ne fussent pas plus ou moins entachées d’erreurs. L’homme est complètement dépendant de la nature physique qui l’entoure, mais celle-ci est dans la plus parfaite indépendance d’un être organisé de plus ou de moins à la surface, de la terre. De Luc, à cet égard, était encore dans les langes du moyen âge, et ses idées étaient moins avancées que celles des

  1. 1 vol. in-8. La Haye, 1778. (C’est le commencement de ses lettres qui a d’abord paru séparément sous le titre de 1re partie et s’arrêtant à la lettre xiv.)