fin de cette première partie de la révolution, la mer couvrit tout le globe, excepté les îles de l’ancien fond… Cependant le poids de l’eau, ajouté à celui de la masse des premières voûtes, surchargea celles de dessous et les enfonça. Ce nouveau poids, ajouté au précédent, enfonça un troisième rang de voûtes, et, par une succession assez prompte d’effets pareils, le nouveau lit de la mer s’approfondit de plus en plus, de sorte qu’enfin toutes ses eaux s’y retirèrent, laissant à sec nos continents. »
Ces citations, relatives à ce que de Luc appelle l’histoire ancienne
de notre globe, nous dispense de le suivre dans ce qu’il
appelle son histoire moderne. Ces rêveries n’avaient pas même
alors le mérite de la nouveauté, et comment pouvait-il dire,
après cela, que, dans sa Cosmologie, il se bornait aux effets
connus des causes connues ? Nous ne nous occuperons pas d’avantage
de sa critique des idées de Buffon, que nous aurons
occasion d’étudier nous-même, à un autre point de vue, et à
plus forte raison nous abstiendrons-nous de rappeler ses considérations
sur la Genèse, le récit de Moïse, le déluge biblique et
la révélation du législateur des Juifs, sujets complètement
étrangers à la science telle que nous devons la traiter.
Lettres à Blumenbach
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1798
Peut-être pourrions-nous nous borner à cet exposé sommaire d’un ouvrage qui a eu un certain retentissement ; mais il serait peu juste de ne pas chercher si, dans ses travaux ultérieurs, l’expérience et la réflexion ne sont pas venues modifier les idées de de Luc, comme nous avons vu qu’avaient été modifiées celles de de Saussure. Les Lettres sur l’histoire physique de la terre,
la génération subite d’une prodigieuse quantité de fluides élastiques de diverses sortes… S’il se faisait quelque explosion par ce concours de causes, les pièces détachées, trouvant moins de résistance dans l’eau, étaient lancées au loin, comme on en voit lancer aux volcans actuels. Mais la cause était alors incomparablement plus puissante ; et c’est vraisemblablement à de pareilles explosions que sont dus ces débris de pierres primordiales que nous trouvons jusque sur les montagnes à couches calcaires, quelquefois en masses de plusieurs toises cubes, et toujours aussi isolées que si elles venaient d’y être placées aujourd’hui. » (P. 181.)