Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/165

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Cette méthode s’est plutôt répandue par ses nombreux élèves, qui y ajoutaient le fruit de leurs propres recherches, que par des publications ; et, au fond, ce n’est que la pensée de Sténon, d’Arduino, de Lehmann et de Fuchsel, appliquée d’une manière plus systématique et plus générale. Werner eut, plus que ces derniers, l’avantage de se trouver sur un plus grand théâtre, et, comme professeur, un mérite qui contribua beaucoup à propager ses idées et à les mettre en pratique partout, tandis que celles de ses prédécesseurs ne sortaient pas d’un cercle extrêmement restreint, où peut-être même elles n’étaient pas suffisamment comprises faute d’explications et de démonstrations orales. Werner mit en outre dans son exposition plus de précision et une forme méthodique qui en faisaient mieux saisir les résultats et en facilitaient l’application sur le terrain.

Son travail eût été sans doute plus complet s’il eût médité les recherches des savants que nous venons de rappeler. Il se concentrait volontiers dans ses propres idées et dans ses observations personnelles, aussi cet exposé de la classification qu’il donna à l’âge de 27 ans semble-t-il inférieur à ce qu’il aurait dû être s’il eût pris en considération les données de Lehmann et de Fuchsel, de 20 et 30 ans plus anciennes.

Werner observa qu’entre les roches primitives à filons ou terrain granitique et celles désignées sous le nom de terrain secondaire ou à couches, comprenant les dépôts stratifiés d’origine plus récente et renfermant des fossiles, il y avait encore une série de roches participant un peu des caractères minéralogiques des premières, mais renfermant aussi quelques restes organiques, et il les désigna sous le nom de roches de transition ou intermédiaires. Il appliqua alors celui de Flœtz-rockz aux roches secondaires proprement dites, parce qu’il les croyait toujours en couches horizontales, tandis que les précédentes étaient plus ou moins inclinées. Mais cette expression de Flœtz-rockz dut être elle-même abandonnée dès que l’on reconnut que dans le Jura, sur les flancs des Alpes, etc., ces mêmes roches étaient inclinées et redressées comme celles de