Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/189

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Après avoir rappelé la distribution des blocs et des cailloux roulés sur les pentes du Valdaï, ainsi que le sillonnement de ces collines qu’il attribue à une inondation d’une grande violence, Pallas continue ainsi : « Plus avant dans les terres, où les couches calcaires n’ont pas été dérangées, l’observateur trouve partout la conviction la plus complète que ces couches, tantôt peu profondes, tantôt accumulées en bancs qui forment des collines isolées ou cohérentes par petites chaînes, aussi bien que la couche glaiseuse qui se trouve généralement au-dessous du plan calcaire et tout aussi abondante en productions marines, ont formé l’une et l’autre, dans les premiers âges du globe, le fond d’une mer profonde qui ne saurait avoir produit ces dépôts originairement marins et sans aucun mélange de restes d’animaux terrestres, que pendant une longue suite de siècles. C’est surtout la couche glaiseuse, dont la profondeur, chez nous, n’est pas explorée et qui me semble continuée à une partie de la bande schisteuse des hautes chaînes, qui doit avoir coûté bien des siècles à la nature, et qui prouve, par ses pétrifications, que la mer doit l’avoir couverte à une grande profondeur[1]. »

En appliquant ces données générales à la chaîne de l’Oural, on voit que Pallas comprend, sous le nom de montagnes secondaires, la bande calcaire qui recouvre la bande schisteuse théorique primitive des grandes chaînes ; et par la description des lieux on reconnaît qu’il comprend, dans cette expression, ce que nous appelons aujourd’hui le terrain de transition de l’Oural et du nord de la Russie (Esthonie et Ingrie). On voit, en outre, par la dernière note que nous venons de rapporter, qu’il confondait les couches secondaires argileuses à Ammonites et à Bélemnites des environs de Moscou avec les argiles siluriennes

  1. « Il est très-probable que les Ammones et les Bélemnites, dont nous ne connaissons pas encore les originaux, ne nous sont restées inconnues qu’à cause qu’elles ne sauraient vivre qu’à de grandes profondeurs. Leur abondance dans les lits de glaise, inférieurs aux couches calcaires, en est une preuve directe, » etc.