Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/191

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de grès stratifié sur l’ancien plan calcaire, que des troncs d’arbres entiers et des fragments de bois pétrifié, souvent minéralisé par le cuivre ou le fer, des impressions de troncs de palmiers, de tiges de plantes, de roseaux et de quelques fruits étrangers, enfin, des ossements d’animaux terrestres, si rares dans les couches calcaires. ».

Or, si les roches secondaires ou les montagnes secondaires de l’Oural, car pour les géologues de cette époque tout pays ou tout terrain était montagne, sont aujourd’hui pour nous des terrains de transition, les montagnes tertiaires de Pallas en font encore partie, car ce n’est rien autre, au moins pour la plupart, que le système permien des observateurs actuels. On pourrait peut-être dire que jusqu’ici ce n’est qu’une question de mots ; mais ce qui prouve que les idées stratigraphiques ou de superposition étaient bien peu dans l’esprit de Pallas, et celle de la succession des faunes encore moins, c’est qu’il confond, avec ces dépôts anciens, rouges, sableux, des gouvernements de Permie et d’Orenbourg, les dépôts quaternaires à ossements de grands pachydermes. « Dans ces mêmes dépôts sablonneux et souvent limoneux, dit-il, gisent les restes des grands animaux de l’Inde, ces ossements d’Èléphants, de Rhinocéros, de Buffles monstrueux, dont on déterre tous les jours un si grand nombre et qui font l’admiration des curieux. En Sibérie, où l’on a découvert le long de presque toutes les rivières ces restes d’animaux étrangers,… c’est aussi la couche la plus moderne de limon sablonneux qui leur sert de sépulture. »

On peut juger, par ces citations, de la valeur théorique des résultats qu’a obtenus Pallas de ses nombreux voyages de part et d’autre de l’Oural ; ils sont certainement inférieurs à ceux de plusieurs de ses contemporains et même de ses prédécesseurs dans d’autres pays. Quant au rôle qu’il fait jouer ensuite aux volcans et aux eaux de la mer pour expliquer ces résultats, il est extrêmement exagéré pour les uns et les autres ; mais on. doit reconnaître que loin de suivre l’erreur de Buffon, qui élevait les eaux de la mer jusqu’au sommet des plus hautes montagnes