Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/221

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droits de l’auteur ne datent que de cette époque. Les cartes sont l’expression graphique la plus directe et la plus positive des recherches de W. Smith, et elles constituent pour lui un droit de priorité tout aussi incontestable que le texte destiné à les accompagner. Quant à la valeur et aux mérites de ses travaux, nous rappellerons ici le jugement qu’en portait, en 1819, un élève de Werner, l’un des propagateurs de sa méthode en France, et dont l’opinion, par conséquent, ne peut être suspectée de partialité.

« Ce que les minéralogistes les plus distingués ont fait dans une partie de l’Allemagne en un demi-siècle, dit d’Aubuisson[1], un seul homme l’a entrepris et exécuté pour toute l’Angleterre, et son travail, aussi beau par son résultat qu’il est étonnant par son étendue, a fait conclure que l’Angleterre est régulièrement divisée en couches, que l’ordre de leur superposition n’est jamais interverti, et que ce sont exactement des fossiles semblables qu’on trouve dans toutes les parties de la même couche et à de grandes distances. Tout en payant au travail de M. Smith le tribut d’admiration qui lui est dû, il me sera permis de désirer que des observations ultérieures en confirment l’exactitude, et déjà sur plusieurs points les travaux des minéralogistes anglais l’ont confirmé. »

Les désirs bien justes exprimés ici par le savant disciple de Werner ont été remplis ; aussi avons-nous pu dire longtemps après lui, et sans crainte d’être démenti : « Les géologues anglais, appréciant la profondeur et la justesse des vues de. W. Smith sur les dépôts secondaires de leur pays, ont conservé sa classification et sa terminologie, encore vraies et suffisantes après une épreuve de quarante années. Ils ont respecté cette terminologie, non pas seulement parce qu’elle avait été établie par un de leurs compatriotes et sur leur propre sol, mais encore parce qu’elle était l’expression la plus naturelle des faits ; et, comme si la géologie stratigraphique était destinée à leur devoir plus qu’à toute autre

  1. Traité de géognosie, vol. II, p. 253, 313, 323. Paris, 1819.