Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/241

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Il fait remarquer ensuite l’identité ou la ressemblance des roches prises à des distances considérables dans le sens de la stratification ; tels sont les calcaires primitifs et des couches de minerai de fer magnétique que l’on peut suivre sur plus de 300 milles de long. Il en est de même pour les roches de transition et secondaires. Telle est la Chaîne-Bleue depuis l’Hudson jusqu’à la rivière Don, dont les roches sont partout semblables et comprises dans la même formation.

Aucun produit volcanique n’a été rencontré à l’est du Mississipi, ce qui n’est pas un des caractères les moins frappants des différences que présente la géologie des États-Unis avec celle de l’Europe, et ce qui fait aussi que le système de Werner s’accorde si bien avec les caractères généraux de cette partie du nouveau continent.

Maclure donne ensuite des détails plus circonstanciés sur la distribution géographique et la composition de chaque système de roches ou terrain ; mais, pour compléter ici l’ensemble de ses vues, nous emprunterons à la lettre qu’il adressait à de la Métherie, en même temps que son mémoire, les passages suivants, qui feront mieux ressortir encore la justesse de son coup d’œil à beaucoup d’égards.

«… Depuis le Saint-Laurent et les lacs jusqu’au flux et reflux de la mer, tout le terrain est de formation primitive ; car, sur ce continent comme sur celui d’Europe, les roches primitives occupent la plus grande partie des régions septentrionales.

« La variété confuse et fatigante des diverses roches, dans presque toutes les parties de l’Europe où j’ai eu l’occasion de les examiner, lasse la patience et met en défaut toutes conjectures ; au lieu que sur ce continent-ci on peut raisonner à priori et conclure, sans grand risque de se tromper, qu’en tel et tel lieu telles et telles roches se trouveront.

« Il me paraît que, par l’arrangement des substances sur ce continent, elles ont toutes les caractères qui prouvent qu’elles sont des dépôts formés originairement par les eaux dans un état de repos, et que les eaux courantes ni aucun autre agent actif, tels que le feu ou l’air sous la forme de volcans ou de