cependant il n’existe aucune preuve qu’il y ait encore des Mastodontes vivants à la surface de la terre.
C’est avec les restes de cet animal, et surtout dans la localité
de Bick-bone-Lick, déjà citée en Kentucky, que M. Clarke
recueillit, en 1807, des restes d’Éléphant, dont le Président
Jefferson envoya plusieurs échantillons au Muséum, entre autres
trois mâcheliéres bien caractérisées. On en a rencontré de semblables
et dans les mêmes conditions sur d’autres points des
États-Unis, dans le comté de Wythe en Virginie (1818), dans
la Louisiane, non loin de l’embouchure du Mississipi, dans le
marais de Biggin (Caroline du Sud), le long d’un affluent de la
Susquehannah, etc.[1]. M. R. Peale[2] n’a pas hésité à regarder cette
espèce d’Éléphant comme identique avec celle de Sibérie
et d’Europe, dont nous avons parlé et que nous verrons
désignée sous le nom d’Elephas primigenius. Si, d’un autre
côté, on se rappelle que des restes de ces grands pachydermes
ont été observés sur la côte d’Amérique, au nord
du détroit, de Bering, au delà du cercle polaire, par de Chamisso
qui accompagnait Kotzbue, on comprendra qu’ils aient
pu se répandre au sud jusque dans la région où on les trouve
associés au Mastodonte. C’est, d’ailleurs, une association qui,
jusqu’à présent, ne s’est pas encore rencontrée dans l’ancien
continent, où tous les Mastodontes appartiennent à des dépôts
antérieurs à la période quaternaire. Quand même l’espèce d’Éléphant,
comme quelques personnes le pensent, ne serait pas la
même de part et d’autre, la remarque n’en subsisterait pas moins,
et les Mastodontes auraient vécu plus longtemps sur le nouveau
continent que sur l’ancien.
Mégalonyx
Le 10 mars 1797, l’ancien Président des États-Unis, Jefferson, annonça à la Société philosophique de Philadelphie[3] qu’on avait découvert à 2 ou 3 pieds de profondeur, dans la caverne de Green-Briar, dans l’ouest de la Virginie, des ossements