c’est que les endroits où l’on en a trouvé le plus anciennement
sont aux environs du Rhône, et par conséquent dans les lieux
où ont dû passer Annibal d’abord et ensuite Domitius Ahenobarbus,
marchant contre les Allobroges et les peuples de l’Arverne.
Il aurait donc été assez naturel d’attribuer ces ossements aux
Éléphants que ces généraux avaient dans leurs armées, mais on
aima mieux, comme partout, les regarder comme les restes d’une
race de géants.
xve et xvie siècles.
En 1456, le Rhône mit à découvert sur l’une de ses rives, près
de Saint-Peirat (Saint-Peray), vis-à-vis de Valence, de très-grands
ossements dont une partie fut portée à Bourges et
suspendue aux murs de la Sainte-Chapelle de cette ville[1].
S. Cassanion[2] mentionne une découverte semblable faite dans
le même endroit vers 1564. Dans la description qu’il donne des
os et surtout des dents, Cuvier ne doute point que le tout ne
provienne d’un éléphant.
xviie siècle.
Le 11 janvier 1613, on découvrit des ossements qui furent pour Jacques Tissot le sujet d’un livre intitulé : Histoire véritable du Géant Teutobocus, roi des Theutons, Cimbres et Ambrosiens, défait par Marius, consul romain, 105 ans avant la venue de N. S., lequel fut enterré près du château nommé Chaumont, maintenant Langon, proche la vüle de Romans, en Dauphiné[3]. L’auteur supposait que ces ossements provenaient d’un tombeau sur lequel se trouvait une inscription romaine portant Theutobocus rex. Un chirurgien nommé Mazurier paraît les avoir acquis ensuite et les avoir montrés à Paris et dans d’autres villes. L’authenticité du squelette était appuyée par de soi-disant médailles dont l’origine fut ensuite contestée comme le tombeau lui-même. Ces os consistaient en deux morceaux
- ↑ Fulgose, De dict. factisque memor., lib. I, C. vi, p. 14.
- ↑ De gigantibus, auct. J. Cassanione, monostroliense. Basil., p. 61 ; 1580. — Cuvier, Recherches, etc., vol. II, p. 51.
- ↑ In-8, Paris, 1615. — Traduct. flamande, Utrecht, 1614. Nous ne savons pourquoi cette brochure a été attribuée à Mazurier par Cuvier, qui ne fait aucune mention de Tissot. — Voy. À ce sujet la Bibliothèque physique de la France, p. 394, par Hérissant, in-8, 1771.