Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/291

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« de terre d’argile, de laquelle l’on fait toute la tuille de Paris et lieux circonuoisins. »

L’annotateur de cette édition des Œuvres de Palissy ajoute avec toute raison (p. 341, nota) : « Le système du sondage des terres, la théorie de la stratification du sol, l’idée primitive, et nous ajouterons le principe de physique sur lequel reposent. les puits artésiens, c’est-à-dire les principaux éléments de la géologie sédimentaire, se trouvent réunis dans ces deux pages. C’était la première fois que ces idées étaient ; exprimées théoriquement en même temps qu’elles étaient démontrées par la pratique. » Mais ces résultats d’une haute importance avaient si peu pénétré dans l’esprit des hommes qui s’occupaient de géologie, qu’ils n’étaient point encore professés en France au commencement du xixe siècle, dans les chaires spéciales consacrées à cette science.
xviiie siècle.

Après cette première lueur jetée sur les phénomènes de la nature par un de ces esprits que Montaigne appelait primesautiers, il s’écoule plus d’un siècle avant que nous trouvions à signaler quelques recherches qui nous intéressent, et c’est pendant ce siècle que Lister, Lhwyd, Woodward, F. Colonna, Sténon, Scilla, Aldrovande, Gesner, Langius, Leibnitz, Lachmund, Reiskius et tant d’autres, préludaient autour de nous, par des travaux utiles, aux études plus importantes de leurs successeurs. Comment cette période si féconde à d’autres égards et que l’on a chez nous appelée le grand siècle a-t-elle été si stérile en observateurs de la nature et a-t-elle légué à celle qui l’a suivie le soin de remplir cette grande lacune ? C’est ce que nous ne rechercherons pas en ce moment, mais ce dont ne peut manquer. d’être frappé quiconque étudie le développement comparatif de l’esprit humain dans ses applications aux diverses sciences, chez divers peuples, à un moment donné de la civilisation générale.

Les pétrifications de Boutonnet, faubourg de Montpellier, avaient bien été signalées par Astruc[1], mais d’une manière

  1. Histoire de la Soc. acad. de Montpellier, vol. I, 17 déc. 1707. ─ Mém. sur l’hist. naturelle de la province du Languedoc, 1737.