Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/30

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par des actions ou des lois dont les effets sont insensibles lorsqu’on prend pour les mesurer le court espace de la vie humaine, l’existence d’une nation, ces chronomètres, en un mot, dont l’entière révolution ne répond pas même à une seconde des âges géologiques.


Messieurs,

En essayant dans ce programme de notre Cours, qui est en outre une sorte d’exposé de principes, de vous faire apprécier le haut intérêt scientifique, l’utilité pratique, la grandeur et la variété des points de vue qui résultent de l’étude des corps organisés fossiles, je regretterais d’avoir pu vous effrayer par la multiplicité des détails, par les difficultés que cette étude semble offrir au premier abord, et peut-être aussi par le ton toujours un peu solennel d’un discours d’ouverture. Vos craintes seraient, en effet, bien justifiées, si, pour cultiver la paléontologie avec quelque succès et même quelque agrément, il fallait connaître à fond tous les terrains, toutes les faunes et toutes les flores qu’ils renferment ; mais heureusement il n’en est point ainsi, et l’on peut à beaucoup moins de frais se rendre utile à la science.

Au point où elle est arrivée, c’est-à-dire son cadre et ses divisions générales étant tracés, ce sont les travaux particuliers, embrassant une simple coupe géologique, un espace géographique peu étendu, ou bien des monographies de genres et de familles, qui contribuent surtout à ses progrès ; car ces travaux de détail, quand ils sont bien faits, deviennent la pierre de touche des