Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/318

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l’on continue à trouver depuis Montreuil jusque sur les bords de la mer, du Bas-Poitou et de l’Aunis, et même jusque dans les îles voisines.

« Les courses que je fis, surtout dans la première de ces deux provinces, bien loin de diminuer le soupçon que j’avais, contribuèrent à l’augmenter. Je ne pus travailler à le confirmer que longtemps après. Si ma conjecture était vraie, je devrais rencontrer, dans les autres provinces et à peu près à même distance de Paris, ce que j’avais, vu dans le Bas-Poitou et dans les provinces qu’il faut traverser pour y arriver ; toujours rempli de cette idée, je saisis une occasion qui se présenta de voir la Normandie et quelques pays voisins, comme une partie du Maine et du Perche. Je les parcourus donc, et je disposai tellement mes petits voyages que le chemin par où j’allais n’était pas celui que je choisissais pour revenir ; par là je voyais plus de pays et me mettais plus en état de m’assurer de la nature de leur terrain. Le résultat de ces voyages fut le même que celui qui suivit les courses que j’avais faites dans le Poitou ; ils me parurent établir de plus en plus l’idée où j’étais.

« De retour de Normandie, je partis peu après pour le Nivernais ; il était nécessaire de voir si je trouverais, sur la gauche de la ligne que j’avais suivie en allant en Bas-Poitou, ce qui s’était présenté sur la droite de cette ligne ; cette uniformité fut telle, que je prévoyais la nature du terrain où, j’allais entrer par celle que je quittais, et cela lorsque je me trouvais à peu près à une même distance de Paris, où sont les endroits que j’avais vus dans les autres provinces. »

« Une des premières idées qui me vint après tout ce travail, dit plus loin Guettard, fut de m’assurer si l’Angleterre était semblable à la France, en tout ou en partie ; j’y étais conduit par les connaissances générales et confuses que j’avais déjà. Je savais que la Cornouailles était fameuse par ses mines d’étain, que plusieurs endroits de cette province et de quelques autres fournissaient beaucoup de charbon de terre : ceci me fit donc penser que la Cornouailles étant dans l’alignement