Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/333

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Anglais !… J’ajoute que dans la journée que je passai à Clermont, à mon retour du mont Dore, je vis presque toute la ville chez M. l’Intendant. Je leur appris ce qui venait d’être découvert sur leurs montagnes et je ne trouvai personne qui en eût aucune notion. »

Toutes ces circonstances si bien établies ont cependant été singulièrement dénaturées par des écrivains modernes. Ainsi, nous lisons dans un ouvrage d’ailleurs plein de talent, le meilleur et le plus complet que nous ayons sur les volcans de la France centrale[1] : « En 1751, deux membres de l’Académie des sciences de Paris, à leur retour d’Italie, où ils étaient allés visiter le Vésuve et observer ses productions, passaient à Montélimart. Après avoir dîné avec une réunion de savants de la localité, parmi lesquels se trouvait Faujas de Saint-Fond, ils allèrent explorer les environs. Le pavé de la ville frappa leur attention. Il est formé de tronçons de prismes basaltiques enfoncés perpendiculairement dans le sol, de sorte qu’il ressemble à ces anciennes voies des environs de Rome, couvertes de plaques polygonales de laves. Sur leur demande, ils apprirent que ces pierres provenaient du rocher sur lequel s’élève le château de Rochemaure, de l’autre côté du Rhône, et que les montagnes du Vivarais étaient remplies de roches semblables, ce qui les détermina à visiter cette province. De proche en proche les académiciens atteignirent la capitale de l’Auvergne, découvrant chaque jour de nouveaux motifs pour croire à l’origine volcanique des montagnes qu’ils traversaient. Là tous les doutes à ce sujet durent cesser. Dans les environs mêmes de Clermont, les courants de lave, noirs et rugueux comme ceux du Vésuve, descendant sans interruption du sommet de collines coniques de scories, dont beaucoup offrent un cratère régulier, les convainquirent de l’exactitude de leurs conjectures, et ils proclamèrent hautement leur intéressante découverte.

« À leur retour à Paris, Guettard publia un mémoire annonçant

  1. P. Scrope, The geology and extinct volcanos of central France, 2e éd., p. 30. Londres, 1858.