Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/337

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des minéraux quelques passages qui s’y rapportent.
Théorie de la terre.

Après avoir traité, dans un premier discours, de la manière d’étudier l’histoire naturelle, l’auteur s’occupe, dans le second, de l’Histoire et de la théorie de la terre[1]. Il y examine quelques parties de la physique du globe, mentionne la présence des restes d’animaux sur une multitude de points, dans l’ancien et le nouveau continent, et fait voir le peu de probabilité que leur existence puisse être attribuée au déluge universel, à cause du temps qu’il a fallu pour l’accumulation des dépôts où ils se trouvent.

« On ne peut douter, dit-il (p. 94), que les eaux de la mer n’aient séjourné sur la surface de la terre que nous habitons, et que, par conséquent, cette même surface de notre continent n’ait été, pendant quelque temps, le fond d’une mer, dans laquelle tout se passait comme tout se passe actuellement dans la mer d’aujourd’hui. D’ailleurs, les couches des différentes matières qui composent la terre étant, comme nous l’avons remarqué, posées parallèlement et de niveau, il est clair que cette position est l’ouvrage des eaux, qui ont amassé et accumulé peu à peu ces matières, et leur ont donné la même situation que l’eau prend toujours d’elle-même, c’est-à-dire cette situation horizontale que nous observons presque partout, car dans les plaines les couches sont exactement horizontales, et il n’y a que dans les montagnes où elles soient inclinées, comme ayant été formées par des sédiments déposés sur une base inclinée, c’est-à-dire sur un terrain penchant [2]. Or je dis que ces couches ont été formées peu à peu

  1. Nous suivons ici l’édition des Œuvres complétes de Buffon (in-8. Paris, 1833) dont la Théorie de la terre forme le t. I. — Les passages empruntés à l’Histoire naturelle des minéraux ont été extraits de l’éd. de 1828, publiée par de Lacépède.
  2. Dans ses Suppléments, Buffon a modifié ses idées à cet égard ; il admet l’inclinaison des couches par suite de tremblements de terre, d’affaissements, d’explosions souterraines, etc. On en a de grands exemples, dit-il, dans plusieurs endroits des Pyrénées où l’on voit des couches inclinées de 45°, 50° et même 60°, ce qui semble prouver qu’il s’est fait de grands changements dans ces montagnes par l’affaissement des cavernes souterraines sur lesquelles leur masse était autrefois appuyée.