Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/350

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était, pour leur auteur, contemporain des Éléphants de la Sibérie, opinion encore généralement admise aujourd’hui.

Il montre ensuite que les changements dans le degré d’obliquité de l’écliptique, invoqués pour expliquer une température plus chaude dans les hautes latitudes, ne peuvent avoir déplacé les pôles de la terre de manière que la Sibérie ait jamais joui du climat de l’Inde. Ces changements ne sont ni constants ni continus, mais produits tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, suivant l’action des planètes perturbatrices, et sans que l’inclinaison puisse jamais atteindre non pas un angle de 45°, mais même de 6°. La température qui devait exister alors dans le voisinage du cercle polaire était le reste de la température primitive de la terre.

La sixième époque est celle de la séparation des deux continents, leur ancienne liaison étant prouvée par la présence des restes des mêmes mammifères dans le nord de l’ancien et du nouveau. L’existence, dans les couches du nord et du centre de l’Europe, d’animaux marins qui ne peuvent ou n’ont pu vivre que dans les mers chaudes prouve encore à Buffon des changements de climat dans le même sens et qu’il attribue à la même, cause. Suivant lui, les espèces perdues, qu’il appelle espèces majeures, étaient plus grandes que celles de nos jours, et leur extinction, comme celle des animaux inférieurs, serait due à l’abaissement de la température par suite du refroidissement séculaire du globe.

« Voilà donc, dit-il (p. 35), l’ordre des temps indiqués par les faits et par les monuments. Voilà six époques dans la succession des premiers âges de la nature, six espaces de durée, dont les limites, quoique indéterminées, n’en sont pas moins réelles ; car ces époques ne sont pas, comme celles de l’histoire civile, marquées par des points fixes, ou limitées par des siècles et d’autres portions du temps que nous puissions compter et mesurer exactement ; néanmoins nous pouvons les comparer entre elles, en évaluer la durée relative et rappeler à chacun de ces périodes de durée d’autres monuments et d’autres faits qui nous indiqueront des dates contemporaines