Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/365

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE VIII


DEUXIÈME PÉRIODE


Observations générales.


Les deux naturalistes contemporains dont les travaux nous ont principalement occupé dans le chapitre précédent peuvent servir utilement d’exemple pour montrer combien, dans la culture des sciences, on doit se garder des extrêmes, et combien les facultés, même les plus éminentes, restent peu fécondes si elles ne sont point soumises à la méthode. La synthèse la plus élevée, comme l’observation la plus minutieuse des détails, est insuffisante pour atteindre le but. Ce ne sont ni le génie, ni la force, ni la persévérance qui ont manqué à Buffon, ce n’est pas l’étude attentive et constante des faits les plus divers qui a manqué à Guettard, mais ç’a été chez tous deux l’absence d’une base, d’un point de départ bien établi, et de cet esprit qui d’abord analyse, discute et compare attentivement toutes les données acquises pour les ranger ensuite, d’après leurs vrais rapports naturels, de manière à en déduire les principes fondamentaux de la science.

Les idées de Buffon, pas plus que les recherches et les descriptions de Guettard, n’influèrent sensiblement sur la marche des études géologiques et paléontologiques de la fin du xviiie siècle dans notre pays ; les premières étaient trop élevées, les secondes trop diffuses ; les unes et les autres ne pouvaient être ni généralisées, ni utilisées et appliquées directement dans la pratique. La vraie méthode d’observer et de déduire n’étant point trouvée, l’édifice tout entier restait à élever ; la géologie et la