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DEUXIÈME PÉRIODE.

Ramatuel a donné en 1792 une coupe détaillée des mêmes collines gypseuses. Il a décrit les bancs et les caractères pétrographiques de chacun d’eux, signalé les coquilles dans les assises supérieures et des ossements avec des restes de carapace de tortues marines à 20 toises au-dessus du second banc de gypse exploité. Les Huîtres à grand talon ou Huîtres à manche de violon, comme on les appelait alors, s’observent, plus bas, à côté de la route de Marseille, au niveau du cours de la ville. Les poissons des marnes feuilletées sont tous posés à plat, et l’auteur les rapporte à des Goujons voisins des cyprinoïdes. Le fossile qu’il mentionne, en lui assignant 12 pieds de long sur 2 de large et 2 1/2 d’épaisseur, semble provenir d’un tronc de palmier aplati.

C’est vers ce même temps que de Saussure parcourait la Provence, le Vivarais et le Dauphiné, et nous avons reproduit quelques-unes de ses remarques les plus importantes (antè p. 72–74). Plus récemment Ménard de la Groye[1] s’est occupé des roches ignées de Beaulieu (Bouches-du-Rhône) et A. Risso a donné des Observations géologiques sur la presqu’île de Saint-Hospice, près de Nice[2]. Il a décrit l’aspect physique du pays, la côte et la baie de Villefranche, et, dans son résumé, il distingue trois formations principales comme constituant cette petite région, fort intéressante d’ailleurs. La première de ces époques, en allant de bas en haut ou des plus anciennes aux plus nouvelles, correspond au dépôt des calcaires compactes à grain fin qui sert de base à tous les autres systèmes de couches. On n’y trouve point de fossiles ; c’est le moins dérangé dans sa stratification et le moins altéré par les agents extérieurs.

Pendant la seconde époque, l’Océan ayant changé de nature, des roches différentes se sont déposées ; il a nourri une immense quantité de corps organisés dont les analogues n’existent plus, mais qui présentent dans leur apparition un ordre de succession évident. Ainsi on trouve : 1o le calcaire marneux à

  1. Journ. de phys., vol. LXXXII, p. 149 ; 1816.
  2. Journ. de phys., vol. LXXVII, p. 197 ; 1813.