Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/411

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pas sur des données assez complètes ; ils n’étaient pas appuyés sur des preuves assez nombreuses, sur des études assez suivies, et la forme sous laquelle ils se présentaient, de même que les idées théoriques qui les accompagnaient, devaient également leur nuire. Il était réservé à deux savants plus spéciaux de donner aux dépôts tertiaires du bassin de la Seine une véritable célébrité par la variété et l’importance des faits qu’ils ont su y mettre en lumière, par l’impulsion que leurs travaux ont donnée à cette partie de la science, par les découvertes ultérieures qu’ils ont ainsi préparées. Nous devrons donc apporter dans l’examen de ce sujet une attention toute particulière que justifie la place qu’il occupe aujourd’hui dans l’histoire de la géologie et de la paléontologie stratigraphique.
Premiers travaux de G. Cuvier et d’Alex. Brongniart

1808.

En 1808, G. Cuvier et Alexandre Brongniart publièrent leur Premiers Essai sur la géographie minéralogique des environs de Paris, en même temps dans le Journal des Mines[1] et dans les Annales du Muséum[2](2). Ils commencent par jeter un coup d’œil sur la géographie physique, ou mieux orographique, et sur les limites de ce qu’ils appellent le bassin de Paris[3], car les considérations hydrographiques qui se rattachent toujours aux formes du sol y sont complètement omises, ce qui est une lacune assez singulière dans la description physique d’un pays dont les cours d’eau tracent les divisions les plus naturelles. Ils terminent cet exposé en disant qu’on peut se représenter les matériaux qui composent le bassin tertiaire de la Seine comme ayant été déposés dans un grand espace creux, dans une sorte de golfe dont les bords et le fond étaient formés parla craie.

Ils divisent ces matières, pour nous servir de leur expression,

  1. Vol. XXIII, p. 421-458 ; juin 1808.
  2. Vol. XI, p. 293 ; 1808.
  3. Cette expression est inexacte ; on dit le bassin d’une rivière, ce qui, physiquement, implique une idée juste ; il n’en est pas de même du bassin d’une ville qui n’a aucun sens, si ce n’est pour exprimer les masses d’eau comprises dans son enceinte, comme on dit : le bassin du Havre, le bassin de Marseille, etc., et, dans un sens encore plus restreint, le bassin des Tuileries.