Pendant cette longue nuit du moyen âge qui couvrit d’un voile épais toutes les sciences chez les nations de l’Occident, Avicenne, né à Chiraz vers la fin du x° siècle (980), s’est occupé, dans son traité De congelatione et conglutinatione lapidum, de l’origine des montagnes et des vallées, qu’il attribue, sans se prononcer cependant, soit à des soulèvements, soit à des dénudations par les eaux, et il ajoute que sur beaucoup de roches on voit des empreintes d’animaux aquatiques qui prouvent que ces roches se sont déposées sous la mer. « Peut-être, continue-t-il, proviennent-elles de l’ancien limon de celle-ci, qui inonda autrefois le globe ; » Ferdousi, dans son histoire de la Perse, parle également des montagnes qui s’élevaient et des cours d’eau qui en descendaient pour se rendre à la mer[1].
Les siècles suivants ne jetèrent en Europe aucune lumière sur le sujet qui nous occupe, et c’est à partir du xive que nous le diviserons, comme nous l’avons dit, par régions naturelles ou pays, en commençant par l’Italie.
- ↑ Édition de Calcutta, 1811, p. 4. Ferdousi mourut vers l’année 411 de l’hégyre.