Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/459

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Cuvier, en 1822, comme pour Buffon, en 1778, il n’y avait que des montagnes primitives, une masse considérable de dépôts sédimentaires postérieurs, renfermant des débris organiques, puis les résultats du phénomène diluvien qui tient toujours une grande place dans ce genre de spéculations, en raison de la grosseur des animaux que ses dépôts présentent, et non en raison de son importance réelle, puisque ce phénomène, tel qu’on le comprenait alors, n’était pas une époque mesurable dans la durée des temps, mais bien une action brusque, rapide, générale, interrompant momentanément l’ordre régulier de la nature ; c’était un instant de trouble et non une période. (P. 19-20.) Cuvier reproduit les erreurs, bien excusables pour Buffon et de la Métherie, que les montagnes et les roches les plus élevées sont les plus anciennes et renferment d’autant moins de fossiles ; mais, pour le collaborateur d’Alexandre Brongniart, le collègue de Ramond et d’Alexandre de Humboldt, le contemporain des observations de Buckland dans les Alpes, de pareilles assertions ne sont plus pardonnables. On savait alors que les montagnes dites primitives sont loin d’être toujours celles qui s’élèvent au-dessus des neiges perpétuelles, et tout le raisonnement qui s’applique à la composition générale des chaînes est la reproduction de ce que nous avons vu exposé par Pallas, à Saint-Pétersbourg, l’année même où parurent en France les Époques de la nature.

On y voit bien germer l’idée de la succession des êtres organisés, mais à l’état de simple raisonnement, à priori, comme faisaient les anciens, sans exemples à l’appui, sans démonstration directe, ce que cependant permettaient déjà les matériaux recueillis à cette époque.

L’examen des causes actuelles, auquel l’auteur se livre ensuite, telles que les alluvions, les dunes, les éboulements, les falaises, les dépôts au fond des lacs et de la mer, les stalactites, les lithophytes, les incrustations, les volcans, les causes astronomiques constantes, cet examen, disons-nous, est tout à fait insuffisant pour justifier ses conclusions, et sa revue rétrospective des anciens systèmes cosmogoniques est bien inférieure à ce qui