Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/84

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alors dans nos grands établissements publics. On y supposait très-gratuitement des changements dans la composition chimique des eaux de la mer, changements auxquels devait correspondre une série de modifications dans la nature animale. Aussi Brocchi, avec son esprit net et pratique, n’eut-il pas de peine à démontrer le peu de fondement de ces hypothèses. Il n’est pas inutile de faire remarquer que, dans toutes ces spéculations sur les organismes anciens, les végétaux étaient complètement négligés, et qu’on ne prenait en considération qu’un seul ordre de phénomènes.

Résumé.Tel est le tableau succinct des recherches et des idées apportées dans le domaine de la science par les naturalistes italiens depuis la Renaissance jusque vers 1815 ; elles sont nombreuses, comme on peut en juger, et la masse des données vraiment utiles qui en résulte est très-considérable. Bien que le dernier des représentants de la paléontologie stratigraphique dont nous avons parlé ait certainement saisi le principe de la théorie des terrains de sédiment, l’application en était encore trop vague et trop peu arrêtée pour qu’on pût le regarder comme réellement établi.

Mais ne nous en prenons pas au manque de sagacité des savants de ce pays ; ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient faire alors avec ce qu’ils avaient sous les yeux. Distinguer plusieurs formations tertiaires, plusieurs formations secondaires, et séparer celles-ci des dépôts encore plus anciens, c’était à ce moment une tâche impossible et qui devait échoir à des régions mieux favorisées, où ces distinctions se présentent en quelque sorte d’elles-mêmes à l’observateur un peu attentif, là où la série continue et normale des divers systèmes de couches se montre naturellement dans les conditions les plus favorables, ou bien ont été dévoilés artificiellement par des travaux industriels exécutés sur une grande échelle. Or, ces circonstances ne se trouvaient point dans la péninsule italique, surtout dans ses régions montagneuses, où l’on ne pouvait, nous le répétons, voir autre chose que ce qu’avaient vu Brocchi et ses prédécesseurs.