Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/103

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peu près égal de formes anciennes. « Or, c’est poser en principe ce qui est à démontrer, car, si l’auteur est revenu souvent sur cette idée, on peut affirmer qu’elle est jusqu’à présent restée dans son livre comme une pure assertion plus ou moins positive, mais non prouvée. Il en est de même de ce qui suit, où, contrairement à ses déclarations du chapitre ix, il trouve que l’extinction des espèces ou de leurs divers groupes, révélée par les études paléontologiques et géologiques, s’accorde parfaitement avec sa théorie de l’élection, ainsi que les changements simultanés des faunes, aux diverses périodes, sur les divers points du globe. Mais, ajoute-t-il (p. 453) : « Ce n’est pas de leur extinction même que nous pouvons être étonnés ; ce serait plutôt de notre présomption lorsque nous nous imaginons un seul instant que nous savons quelque chose du concours complexe des circonstances accidentelles dont l’existence des formes vivantes dépend. » Peut-être n’y aurait-il pas moins de présomption à s’imaginer qu’on a saisi la cause et le mode de succession des êtres dans le temps.

Quant à nous, il nous semble merveilleux que des effets qui, par leurs caractères, devraient tenir à une cause générale, puissent être subordonnés, dans leurs résultats, à des causes aussi particulières que la prédominance de telle ou telle variété sur, tel ou tel point. C’est une des applications de l’idée de M. Darwin les plus difficiles à concevoir que cette harmonie due à des motifs variés et en quelque sorte individuels et indépendants ; de sorte qu’il y aurait pour nous entre la généralité et la constance des effets dans tous les âges de la terre d’une part, et leur cause supposée de l’autre, la disproportion et l’incompatibilité les plus frappantes. La simultanéité de l’apparition et celle de l’extinction ne résultent nullement d’ailleurs du raisonnement de l’auteur, qui peut tout aussi bien s’appliquer à des changements qui n’auraient pas ce caractère.

Que les dépôts fossilifères se soient formés pendant des périodes d’affaissement plutôt que de soulèvement, cela est fort possible, mais est étranger au sujet, aussi bien que l’existence d’isthmes qui, séparant des bassins contemporains, peuvent expliquer