Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/118

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que tout le règne animal est descendu de quatre ou cinq types primitifs tout au plus et le règne végétal d’un nombre égal ou moindre. L’analogie me conduirait même un peu plus loin, c’est-à-dire à la croyance que tous les animaux et toutes les plantes descendent d’un seul prototype ; mais l’analogie peut être un guide trompeur. »

Quels sont donc ces quatre ou cinq types primitifs animaux et végétaux ? Correspondraient-ils à quelques-unes de nos grandes classes ? C’est ce que l’auteur ne nous dit pas ; il a d’ailleurs toujours évité de désigner celles-ci d’une manière explicite dans le cours de son ouvrage, et les quelques phrases qui suivent témoignent, par leur obscurité, de l’embarras où il se trouve forcément amené.

Rien dans ce qui précède n’avait préparé le lecteur à cette brusque déclaration ; il n’avait été jusque-là question que de variétés et d’espèces ; ni les genres, ni les familles, ni les ordres, ni les classes n’avaient été présentés dans leurs évolutions successives, conséquences nécessaires cependant à développer pour arriver à la formule élémentaire et primitive que nous venons y de citer. Il y a donc ici une lacune considérable dans l’exposé de l’hypothèse de l’élection naturelle, et nous allons voir qu’elle n’est pas la seule[1]. En effet, l’auteur s’arrête au milieu de sa course, et après avoir exposé d’innombrables faits de détail il arrive à la conclusion, sans avoir passé par les intermédiaires qui devaient la préparer et la justifier. En outre, où commence dans le temps l’application de l’élection naturelle et où finit-elle ? S’il n’y a eu que quatre ou cinq types primitifs créés, il a fallu que, par des transformations successives, tous les êtres organisés en provinssent pour constituer ce que nous appelons, à tort ou à raison, des classes, des ordres, des familles et des genres. Or,

  1. Le traducteur est moins exclusif. Il suppose qu’à l’origine le nombre des germes fut immense. Tous semblables, ils auraient cependant donné lieu aux divers organismes successivement formés. La multiplicité infinie des germes a nécessairement produit, dit-il, la multiplicité infinie des races.