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examen du livre de m. godron


L’ouvrage de M. Godron[1], dont il nous reste à parler, n’est pas seulement un représentant complet de l’opinion de la fixité de l’espèce, opposée à celle de la variabilité, dont M. Darwin s’est fait l’un des plus ardents champions, mais il offre encore par sa forme un contraste frappant avec le livre du naturaliste anglais. Autant celui-ci est diffus, sans méthode, présente les, faits sans ordre, des répétitions et des contradictions fréquentes, accumule les raisonnements plutôt qu’il ne les déduit les uns des autres, n’a pour ainsi dire ni commencement ni fin, la place des chapitres pouvant être intervertie sans inconvénient, autant l’ouvrage français montre un bonne disposition des matières, de la clarté et un enchaînement logique des faits. L’exposition de ceux-ci est simple, sans digressions inutiles, sans répétitions superflues ; aussi suffit-il au lecteur de parcourir la table des matières pour se rendre compte de suite du plan général de l’ouvrage, sans fatigue ni contention. d’esprit, ce qui facilité singulièrement l’intelligence des nombreuses recherches qui y sont exposées.

Le livre de l’Origine des Espèces est un livre tout personnel ou à peu près ; l’auteur n’y parle que de lui et de ses amis ; le livre de l’Espèce et des Races dans les êtres organisés est l’histoire de la science considérée à un point de vue particulier. Écrit dans un véritable esprit philosophique, il restera comme un témoignage honorable de la sagacité et des connaissances de son auteur.

On voit, d’après cela, que nous n’avons pas à examiner en détail l’ouvrage de M. Godron, comme nous avons fait de celui de M. Darwin ; nous n’avons pas à faire l’histoire de l’histoire, et nous nous bornerons à en indiquer les principales divisions.

  1. De l’espèce et des races dans les êtres organisés, et spécialement de l’unité de l’espèce humaine, 2 vol. in-8, Paris. 1859.