Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/139

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d’une seule espèce minérale, les autres sont des mélanges en toutes proportions et à tous les états d’un plus ou moins grand nombre de minéraux, de sorte qu’au delà de certaine caractéristique générale pour chaque espèce, l’analyse, la spécification et la dénomination n’ont plus d’utilité réelle, si ce n’est dans l’industrie ou dans les arts, et ne représentent aucune unité scientifique, absolue, déterminée ; le but est dépassé parce qu’on ne s’est pas rendu compte de la limite à laquelle, par sa nature même, cette étude devait s’arrêter.

Or les personnes qui, de ces classifications des roches, considérées dans leurs caractères propres et indépendamment de leur âge, ont voulu passer à des classifications de terrains sans avoir fait de longues recherches stratigraphiques comparées, ont communiqué à ces classifications le caractère de leurs études favorites. Ces prétendus tableaux de la composition de l’écorce du globe ne donnent qu’une idée générale, vague, fort imparfaite de la réalité, parce qu’elles ne résultent pas d’un examen assez détaillé des relations des roches en place. La considération des fossiles y est d’ailleurs complètement négligée ou n’y figure que pour mémoire, et l’arrangement systématique des matériaux, comme l’harmonieuse consonance des expressions, ne peut masquer le vide profond qui apparaît dès que l’on veut en faire usage ; c’est une sorte de roman de la nature.

Un des savants qui ont le plus contribué à enrichir les collections du Muséum d’histoire naturelle, à y introduire un ordre parfait pendant sa longue administration et dont nous nous honorerons toujours d’avoir été le disciple, a, pendant quarante ans, perfectionné une classification des roches qui peut être considérée comme un modèle du genre ; mais sa classification des terrains a subi l’influence de ses préoccupations pétrographiques, et malgré la haute autorité du professeur elle n’a jamais pu être appliquée sur le sol ; elle présente, en effet tous les inconvénients que nous venons de signaler. L. Cordier, quoique n’ayant pas cessé de voyager jusqu’à ses dernières années, appartenait toujours à l’école de de Saussure, de Dolomieu, de Ramond, de la Métherie, etc., pour qui les