Examen des diverses terminologies.
Nous avons vu qu’à la fin du dernier siècle les deux parties
qui divisaient la géologie théorique s’étaient rangés, l’un sous
le sceptre de Pluton et adoptait aussi le patronage de Vulcain,
l’autre sous le trident de Neptune. Par suite on avait donné et
l’on donne encore le nom de roches plutoniennes ou vulcaniennes
à celles dont on attribuait l’origine au feu, et le nom
de roches neptuniennes à celles qui se sont déposées sous les
eaux. Mais ce fut plus tard qu’Alex. Brongniart, convoquant
pour ainsi dire tout l’Olympe à ses travaux de paléontologie et
de géologie et parcourant en divers sens le Jardin des racines
grecques, donna la nomenclature à la fois la plus mythologique
et la plus hellénique. Ces emprunts faits à un autre ordre d’idées
et à une langue ancienne ne pouvaient servir que pour les divisions
de premier, de second et de troisième ordre ; pour
celles d’un moindre degré, mais les plus importantes, parce
qu’elles étaient les plus réelles, il fallait en revenir aux dénominations
vulgaires, minéralogiques, pétrographiques ou autres,
déjà consacrées, de sorte que le cadre seul était empreint
d’une certaine harmonie par ses éléments étrangers à la
science. Tout le reste était parfaitement discordant et hétérogène,
écueil contre lequel sont aussi venues échouer toutes
les tentatives faites depuis. Cette terminologie, un peu prétentieuse,
eut en France un petit nombre d’imitateurs contemporains,
mais au dehors elle n’eut aucun succès.
Les terminologies formées seulement de racines grecques, dans des vues systématiques d’harmonie, de consonnance des mots employés soit dans le sens propre, soit dans un sens figuré, avec tout autant de prétentions à la symétrie, ne sont ni plus heureuses, ni plus exactes, ni plus commodes. Elles introduisent sans aucune nécessité, dans la science, des mots d’une langue où l’on n’en trouve aucun qui s’y rattache ou qui ait jamais été employé dans le sens qu’on lui attribue. Les géologues anglais ne sont pas, à cet égard, restés en arrière de ceux du continent, et ils ont apporté, à diverses reprises, des réminiscences de leurs études classiques dans le domaine de la géologie.
Vers 1830, sir Ch. Lyell, persuadé que le terrain tertiaire