Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/167

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sont de dimensions moindres que ceux de l’Afrique et de l’Asie, et il n’y a nulle comparaison entre l’Éléphant, le Rhinocéros, le Chameau, l’Hippopotame, le Lion, le Tigre de l’ancien continent, avec le Cabiais, le Tapir, le Lama, le Jaguar, etc., du nouveau. De plus, tous ceux qui y ont été transportés d’Europe y sont devenus plus petits, et les espèces communes aux deux continents vers le nord présentent également une taille moindre dans le nouveau que dans l’ancien.

Depuis ces premiers aperçus empreints d’une si profonde sagacité, toutes les découvertes apportées par les naturalistes et les voyageurs jusqu’à nos jours n’ont fait que les confirmer. Ainsi s’exprime à ce sujet l’un des plus savants et des plus justement célèbres parmi ces derniers :
Observations de M. Darwin.

« Si l’on considère, dit M. Ch. Darwin[1], la distribution des êtres organisés à la surface du globe, le premier fait dont on soit frappé, c’est que ni les ressemblances, ni les dissemblances des habitants des diverses régions ne peuvent s’expliquer par des différences climatologiques ou par d’autres conditions physiques locales… Tous les auteurs s’accordent pour dire qu’une des divisions les plus fondamentales en distribution géographique est celle qu’on observe entre le vieux monde et le nouveau.

« Cependant, lorsqu’on parcourt le continent américain, depuis les provinces centrales des États-Unis du Nord jusqu’à la pointe sud de la Patagonie, on rencontre les circonstances locales les plus opposées : des districts très humides, des déserts arides, de hautes montagnes, des plaines herbeuses, des forêts, des marécages, des lacs, de grandes rivières et presque toutes les températures possibles. Il n’est guère de climat ou de conditions physiques dans l’ancien monde qui ne trouvent leurs analogues dans le nouveau, du moins jusqu’à cette identité de conditions de vie que la même espèce exige en général… Nonobstant ce parallélisme des conditions

  1. De l’origine des espèces, etc., traduct. française par mademoiselle clém.-Aug. Royer, p. 488 ; 1859-1862.