Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/17

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végétaux ont été créées originairement par une force naturelle aujourd’hui inconnue[1] ; qu’elles ne doivent pas leur origine à une transformation successive de quelques formes primitives, et que cette force a été dans la connexion la plus intime et la plus nécessaire avec les forces et les événements et qui ont réglé le développement de la surface du globe[2]). »
Hypothèses sur le développement des êtress.

En considérant l’ordre d’apparition de certains animaux, quelques personnes ont pensé que la succession des êtres organisés pouvait répondre au développement de l’imparfait au parfait, ou, plus exactement, du simple au composé. MM. Sedgwick, H. Miller, Agassiz et Bronn ont émis quelques idées dans ce sens, tandis que MM. R. Owen, Ale. d’Orbigny, Ed. Forbes et plusieurs autres les ont combattues.

Quelques auteurs ont cru reconnaître dans des types anciens de végétaux et d’animaux des points de départ communs pour des séries de formes plus récentes, qui se divisent en branches et en rameaux développés en divers sens. Certains types de reptiles ont paru se prêter à ces idées ; mais il semble y avoir dans ces spéculations plus d’imagination de la part des auteurs

  1. Il ne faudrait pas conclure de cette expression que les forces productrices de la nature fussent épuisées et qu’aucune combinaison nouvelle ne puisse être réalisée ; il est beaucoup plus probable au contraire qu’il n’y a pas plus d’arrêt dans le présent qu’il n’y en a eu dans le passé.
  2. Nous croyons utile de rappeler ici ce que nous avons déjà dit (Discours d’ouverture, vol. I, p. viii), que la paléontologie, prise dans sa véritable acception, avait, plus qu’aucune autre science, le droit et même le devoir de sonder le mystère de l’origine des êtres, et cela parce qu’elle possède les documents que la connaissance du passé et du présent a mis et met journellement à la disposition de l’homme. Devant les faits organiques et inorganiques, soit zoologiques, botaniques et physiologiques, soit chimiques, physiques et géologiques, devant ce tableau des diverses parties de la nature qu’elle doit consulter et invoquer incessamment pour s’éclairer, qui pourrait lui contester cette prérogative ? que deviennent en effet ces prétendus systèmes, ces spéculations des philosophes raisonnant en dehors de l’observation directe, dans le vide de leurs entités ? ces pures et stériles abstractions du moi et du non moi, etc. ? combien de grandes et belles intelligences ont ainsi consumé en vain un temps et des facultés qui eussent pu être si fructueusement employés au progrès des sciences et de l’humanité !