Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/183

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et terrestres en rapport avec l’accroissement des surfaces émergées, les habitants de la terre sèche précédant ceux des eaux douces, ceux de la plaine précédant ceux des montagnes, la terre sèche et les plaines étant antérieures à la formation des, grands reliefs du sol et à celle des eaux qui en proviennent. Telle aurait été, en général, la marche de la nature, à laquelle Bronn a donné le nom de développement terripète.
Évaluations relatives des faunes et des flores modernes et anciennes.

Pour compléter ces généralités, disons encore quelques mots du bilan numérique des faunes et des flores actuelles, telles que nous les connaissons. De 1809 à 1856 le nombre des espèces de mammifères connus à l’état vivant s’est accru de 800 à et 2200, suivant Bronn, et celui des espèces de mollusques, qui était de 5000 en 1828, est aujourd’hui de 20,000. Les insectes diptères, qui ne sont, en général, que dans la proportion de 10 pour 100 relativement aux coléoptères dont on compte 50,000, se sont déjà élevés, dans le Würtemberg seulement, par les recherches de M. Roses, à un nombre égal à celui des coléoptères

On estime à 100,000 le nombre des espèces végétales connues[1] et à 120,000 celui de tous les animaux, mais on peut regarder comme certain que dans les deux règnes il reste encore à découvrir un nombre d’espèces immense, peut-être même égal à celui que nous connaissons. Mais cette supposition ne s’applique qu’aux organismes aquatiques et aux petits organismes terrestres, car il est peu probable que beaucoup de grands animaux aient échappé aux regards de l’homme à la surface des continents ou des îles fort étendues.

Les parties des uns et des autres où l’on peut supposer qu’il ne reste presque plus rien à trouver sont nécessairement celles qui habitent les peuples civilisés, qui cultivent les sciences, c’est-à-dire certaines parties de l’Europe, de l’Inde, de l’Amérique du Nord et quelques points de l’Afrique et de l’Australie, habités par des colonies anciennes d’Européens. Quant aux voyageurs

  1. Voy. ci-après, § 7, pour la rectification de ce chiffre.