Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/19

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l’expression de loi des développements contrastants dans des directions opposées. Au lieu de voir un développement continu et régulier de l’organisme dans la série des âges, il concevait qu’à partir de la période permienne et redescendant jusqu’à la période silurienne il y avait eu un accroissement considérable de divers types ou de ce qu’il appelait des idées génériques, et au-dessus, à partir de la période tertiaire inférieure jusqu’à l’époque actuelle, il y aurait en un accroissement comparable du développement des types. Mais on ne peut pas voir en ceci une loi ; c’est un fait seulement dans lequel il faut encore prendre en considération cet autre, non moins réel, du développement tout aussi particulier de l’organisme secondaire, qui a ses types également nombreux et aussi bien caractérisés que ceux qui les ont précédés et ceux qui les ont suivis. Le ralentissement, le temps d’arrêt, la diminution même si sensible des phénomènes de la vie animale, pendant ce que nous appelons là période permienne et une grande partie de celle du trias, avaient depuis longtemps d’ailleurs frappé les géologues, et restent aujourd’hui encore une circonstance remarquable dans/l’histoire du globe.


§ 2. Des changements physiques survenus dans les conditions de la vie.


Après avoir rappelé quelques hypothèses sur l’origine et le développement des organismes considérés en eux-mêmes, cherchons quelles ont pu être les conditions extérieures ou les milieux ambiants dans lesquels ce développement a eu lieu.

L’extérieur de la terre, dit Bronn, est un grand livre ; ses couches en sont les feuillets ; les pétrifications ou les fossiles, les lettres de l’alphabet ; le contenu, l’histoire de la création, dont aucun témoin oculaire ne nous a transmis le récit. Ces feuillets sont plus ou moins mêlés, déchirés on altérés, et les caractères que la nature y a tracés plus ou moins effacés.