Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/193

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sous des profondeurs d’eau et dans des circonstances physiques assez différentes, tandis que nous, nous les considérions dans plusieurs périodes successives ; mais il est facile de voir que l’une de ces propositions entraîne l’autre ; car si, comme nous l’avons dit, les coquilles qui ont pu vivre pendant plusieurs périodes à cause de leur organisation plus robuste, devaient être celles qui, toutes choses égales d’ailleurs, avaient pu exister aussi sur des points du globe très-éloignés les uns des autres, il s’ensuit que, dans le même temps, ce sont également celles qui vivent sous l’empire de circonstances les plus variées, soit en profondeur, soit en étendue géographique.

Notre proposition fut confirmée en outre par Forbes lui-même, dans son Examen des fossiles crétacés de l’Inde, et, de son côté, M. H. D. Rogers, dans son Discours annuel à la réunion des géologues américains, le 4 mai 1844, après avoir jeté un coup d’œil rapide sur l’ensemble de la faune fossile des États-Unis, disait : « Ainsi se trouve démontrée une loi générale importante, loi concernant la distribution des fossiles, c’est-à-dire que les espèces dont la distribution géographique est la plus étendue possèdent aussi la plus grande extension verticale. »

On voit par ce qui précède que le mode de distribution des espèces de mollusques marins dans le sens vertical et dans le sens horizontal avait été reconnu en quelque sorte pour les faunes les plus anciennes du globe avant de l’être pour celles qui vivent actuellement.

Nous avons dû insister sur cette particularité, parce que, malgré les progrès que les recherches dont nous nous occupons ont faits depuis 20 ans, aucun principe plus général et plus applicable à la nature actuelle comme à la nature ancienne n’a été encore démontré.
Travaux divers d’Ed. Forbes et de M. Austen.

Éd. Forbes a continué autour des îles Britanniques les recherches sous-marines si heureusement conduites dans une partie de la Méditerranée, et les publications qu’il a faites à ce sujet ont été reproduites en partie dans le Manuel des Mollusques de M. Woodward, livre sur lequel nous reviendrons pour d’autres détails. Forbes avait aussi, peu de temps avant sa fin