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Température de la mer.

Malgré la tendance de la surface des masses d’eau à se mettre en équilibre de température avec celle de l’air qui repose dessus, de nombreuses expériences ont démontré que, dans une large zone s’étendant à environ 50° au nord et au sud de l’équateur, la moyenne température de la surface de l’Océan est un peu supérieure à celle de l’air. En outre, il existe une ligne s’étendant d’un pôle à l’autre et suivant laquelle règne une température constante de 3°,89. La profondeur de cette ligne au-dessous de la surface varie avec la latitude. Sous l’équateur, elle est à environ 1500 mètres et elle atteint la surface même des eaux vers I les latitudes N. et S. de 66°.

On a dit combien s’augmentait la richesse de la faune atlantique lorsqu’on s’avançait du N. au S. ; cette augmentation dans la variété des types spécifiques qui caractérisent les régions des, latitudes méridionales a lieu surtout pour les zones littorales et sub-littorales comprises entre la haute et la basse mer, puis pour la zone des laminariées descendant à 27 mètres, et elle doit être attribuée à l’influence de la température extérieure.

Or la ligne d’égale température dont nous venons de parler s’enfonce, à partir de la surface vers le 66° et en se dirigeant vers l’équateur, à raison de 39m,52 par degré de latitude, de sorte que, sauf les conditions de lumière et de pression, il y a, sous chaque latitude, un point ou mieux une zone déterminée où les formes organiques boréales et arctiques retrouvent leur température originaire. On pourrait donc supposer a priori l’existence d’une distribution de formes arctiques suivant des lignes bathymétriques de température. Ainsi un animal exigeant une température donnée, de 4° par exemple, devra s’enfoncer de près de 40 mètres pour chaque degré qu’il émigrera vers le S. De même, si la température d’une certaine région venait à être élevée, les formes littorales devraient pour continuer à Vivre descendre à une plus grande profondeur. Mais en réalité, ajoute M. Austen, il n’en est pas absolument ainsi dans la nature, l’extension des espèces, dans le sens horizontal et dans le sens vertical, n’étant pas limitée d’une manière aussi absolue, et la relation de la distribution en profondeur par rapport