Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/248

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout tend à y égaliser les condition s de la vie, au lieu que sur ceux-ci le climat sec où humide, le sol sableux et stérile, marécageux ou fertile, couvert d’une végétation d’arbres serrés ou de végétaux herbacés, à une faible hauteur au-dessus de la mer, ou à de plus ou moins grandes altitudes, sont des circonstances qui influent directement sur la distribution des espèces terrestres et qui obligent à y tracer des subdivisions plus nombreuses sur lesquelles nous reviendrons tout à l’heure.

Les lignes isocrymes adoptées par M. Dana sont celles qui passent par les points où l’extrême froid moyen est successivement 26° 67, 23°33, 20°00, 16°67, 13°23, lO°OO, 6°67 et 1°67[1]. La température entre chaque ligne diminue d’environ 3° 33, excepté entre les deux derniers chiffres, où elle est de 6° (voy. la pl. 2 ci-après).

Le motif qui a fait choisir ces lignes de préférence, c’est que la ligne de 20° est la limite que l’auteur adopte pour l’extension des coraux qui élèvent des récifs. Au delà, de chaque côté de l’équateur, il n’y a plus de vrais madrépores tels que les Astrées, les Méandrines, les Porites, etc. C’est aussi la limite d’un grand nombre de mollusques et de radiaires, au delà de laquelle on observe un changement brusque dans la zoologie géographique.

Sous la ligne de 23°33, située à l’intérieur de la précédente, les coraux des îles d’Hawaï, au nord, et les mollusques jusqu’à une grande distance, diffèrent d’une manière assez frappante de ceux des îles Fidji, au sud. Les Astrées et les Méandrines y sont peu nombreuses ou moins importantes dans la composition des récifs que les Porites et les Pocillopores, qui sont les plus robustes, car là où ces derniers se montrent dans les régions équatoriales, ils sont soumis aux plus grandes différences dans la pureté de l’eau et restent plus longtemps exposés au-dessus de son niveau.

  1. Les températures sont exprimées par M. Dana en nombres ronds ; mais, comme il fait usage du thermomètre de Fahrenheit, leur réduction en degrés centigrade donne des chiffres fractionnaires peu commodes que nous n’avons pu éviter.