Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/279

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couche molle que l’on a cru recouvrir toute sa surface est loin d’être constante. C’est aussi une erreur de penser que les chaînes de montagnes, des précipices abruptes et des crêtes rocheuses dentelées n’existent pas même où les dérangements volcaniques sont inconnus.

Tous les grands dépôts calcaires ont des caractères locaux, et cette circonstance ne peut être attribuée au manque de matière calcaire, mais, sans doute, à l’absence des organismes qui opèrent sa séparation de ses combinaisons.
Action de la lumière.

(P. 129.) Quoique la lumière exerce à peine un effet sensible sur l’extension géographique des espèces marines, elle constitue un élément important de la répartition bathymétrique dans les zones voisines de la surface. Certaines formes vivent sous les plus vif éclat du jour, d’autres l’évitent ; les unes sont indifférentes à ses divers degrés d’intensité, les autres sont sensibles à sa plus légère impression. Ces effets, quels qu’ils soient, sont constants chez tous les individus de la-même espèce.

Bien qu’on n’ait jamais prouvé directement que la lumière fût essentielle à la vie animale, cette opinion a été appuyée par ces deux motifs : qu’elle est indispensable à la végétation et que la vie animale dépend, dans sa première manifestation, de la vie végétale. Mais cette dernière raison ne s’applique pas nécessairement aux organismes marins les plus inférieurs. La lumière cesse même à une profondeur où vivent encore des espèces littorales d’un ordre très-élevé. Ainsi on suppose qu’à 225 mètres commence une obscurité complète ; cependant beaucoup d’animaux particuliers à la zone profonde des coraux et surtout certains poissons descendent à des profondeurs de trois à cinq fois plus grandes, c’est-à-dire à 650 mètres au delà des plus faibles rayons de lumière.

Les plantes, telles que nous les connaissons, ne peuvent vivre en l’absence de la lumière, et les corps organisés que l’on a retirés d’une profondeur plus grande que 900 mètres ont présenté une structure moléculaire différente de celle des plantes vivant plus près de la surface. Par le manque de lumière il se produit, dit M. Wallich (p. 130), un phénomène