Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/281

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qu’ils possèdent de séparer le carbonate de chaux ou la silice des eaux qui les tiennent en dissolution. En d’autres termes, si l’on peut démontrer que ces organismes effectuent la séparation d’éléments inorganiques pour construire leurs coquilles, on est autorisé à croire qu’ils peuvent faire servir à la nutrition même de leurs parties molles les éléments impropres à cette destination, surtout si l’on considère que les éléments qui restent sont précisément ceux qui, lorsqu’ils sont combinés, constituent la protéine de ces mêmes parties molles.

On doit faire remarquer cependant que si le principe que nous avons rappelé plus haut est absolu, si les animaux ne peuvent se nourrir que de matières organiques, le raisonnement, fort ingénieux d’ailleurs, de M. Wallich est sans fondement, ou bien, contrairement à ce qu’il dit, il invoque en réalité pour la nutrition des animaux une loi entièrement nouvelle dans les procédés de la nature. Ici d’ailleurs la difficulté n’existerait que pour ceux de ces organismes qui sont réellement doués de la vie animale ; pour les autres elle consisterait dans l’absence de lumière.

(P. 152.) Si l’on essaye, continue l’auteur, d’examiner, sans idées préconçues, les phénomènes physiologiques sous les formes les plus simples de chaque règne, dans une cellule de Collosphæra et dans une cellule de Navicula, on trouve que, leur limite est empirique et que la distinction entre les deux règnes n’existe pas dans les êtres les plus inférieurs de l’un et de l’autre. On reconnaît aussi, dans la mise en liberté d’une partie de l’oxygène et du carbone de l’acide carbonique, de l’hydrogène de l’eau et de l’azote de l’air, un acte vital regardé jusqu’à présent comme exclusivement propre aux végétaux ; de sorte que le même procédé produit la substance de la coquille et la nourriture, et le dernier anneau de la série (on pourrait, avec plus de raison, dire le premier) proviendrait, non du règne végétal, comme on l’a cru jusqu’à présent, mais bien du règne minéral. « D’un autre côté, ajoute avec conviction M. Wallich, si l’on nie ce résultat ou cette explication